Alexis Bouchard, secrétaire national des Jeunes Socialistes
Émission du 25 mars 2025. Alexis Bouchard, secrétaire national des Jeunes Socialistes, était l’invité politique de la matinale de Bretagne 5 ce mardi.
Au micro de Stéphane Hamon, il est revenu sur plusieurs sujets d’actualité majeurs, à commencer par la marche du 22 mars contre le racisme et l’extrême droite. Alexis Bouchard a salué le succès de cette mobilisation, qu’il juge nécessaire face à la montée préoccupante du racisme et à la diffusion d’idées « néo-fascistes » portées, selon lui, par l’extrême droite. Il a tenu à rappeler que cette marche visait à dénoncer toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme, et qu’elle s’inscrivait dans une volonté de rassemblement autour des valeurs humanistes.
Dans ce contexte, il a également évoqué le débat sur l’identité nationale lancé par François Bayrou. Les socialistes, a-t-il indiqué, entendent y participer activement pour porter une autre voix : celle d’une France fidèle à l’universalisme, à la solidarité et à l’humanisme hérités des Lumières. Alexis Bouchard a fermement dénoncé la stratégie de l’extrême droite qui, selon lui, cherche à diviser les classes populaires, notamment en instrumentalisant la question migratoire à des fins électoralistes.
Interrogé sur les tensions croissantes entre le Parti Socialiste et La France Insoumise, Alexis Bouchard a reconnu l’existence de différences profondes, tant sur la méthode que sur la stratégie politique. Il a souligné que Jean-Luc Mélenchon était déjà engagé dans une campagne personnelle pour 2027, tandis que le Parti Socialiste estime que la gauche ne pourra espérer l’emporter qu’à condition de construire une union large autour d’idées claires et partagées, face à un Rassemblement national désormais aux portes du pouvoir. Il a insisté sur le fait que Jean-Luc Mélenchon ne porte pas un message rassembleur et qu’il adopte au contraire une posture clivante, incompatible avec une dynamique unitaire à gauche. Il a également mis en garde contre la stratégie de confrontation de LFI, qui, selon lui, affaiblit la gauche en la divisant et nuit à l’ensemble du débat public.
Alexis Bouchard est également revenu sur les propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre de la presse régionale, et plus particulièrement du journal Le Télégramme, lors de son récent meeting à Brest. Il a fermement condamné ces attaques, les qualifiant d’irresponsables, et a exprimé son soutien au quotidien breton. Dans un contexte où la liberté de la presse est menacée dans plusieurs pays, il a rappelé l’importance de préserver un débat démocratique serein et respectueux.
Autre sujet abordé : la visite controversée de Jordan Bardella et Marion Maréchal en Israël, à l’invitation du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Alexis Bouchard y voit un nouvel épisode de la consolidation d’une « internationale fasciste », qui selon lui se structure depuis l’élection de Donald Trump, avec pour objectif d’importer en Europe un modèle politique autoritaire et populiste. Il a appelé à la vigilance et à la mobilisation pour défendre les institutions démocratiques et garantir leur indépendance face à ces dérives.
Enfin, Alexis Bouchard a évoqué le prochain Congrès national du Parti Socialiste qui se tiendra en juin à Metz. Il a annoncé qu’il soutiendra la candidature d’Olivier Faure pour un nouveau mandat de Premier Secrétaire. Il a salué la reconstruction du parti entamée sous la direction de ce dernier, notamment après l’échec cuisant de la présidentielle de 2022. Pour autant, il ne nie pas les tensions internes qui traversent le parti, en particulier autour de la question de l’union de la gauche et des relations avec LFI. Il a insisté sur la nécessité pour le PS de définir un cap clair, un programme cohérent, et d’éviter les divisions inutiles.
À ce titre, il a également réagi à l’initiative du président du Conseil régional de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, avec le Printemps du Souffle Breton organisé à Liffré. Alexis Bouchard a alerté sur la posture qui tend à multiplier les courants ou partis au sein du Parti Socialiste, acrrossant les risques de fragmentation. Il a appelé à préserver l’unité du parti pour mieux aborder les prochaines échéances électorales.