Franck Nicolas, délégué régional du Rassemblement national Bretagne
Émission du 11 mars 2024. Franck Nicolas, délégué régional du Rassemblement national en Bretagne et responsable du RN Pays Bigouden, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5 ce mardi.
Franck Nicolas a dénoncé les violences à l'égard des militants politiques, phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur selon lui. Il a en particulier condamné les actes violents perpétrés par des groupes antifas à l’encontre d’étudiants proches du Rassemblement national, près de l’université de Rennes 1. Ce climat de violence, a-t-il insisté, n’a aucune place dans le débat public et résulte selon lui de la montée en puissance du RN, notamment en Bretagne. Il constate que cette évolution ne serait pas du goût de certains à gauche, qui s'inquiètent de la progression du Rassemblement national en Bretagne. "Nous sommes aux portes du pouvoir et aux portes de l’histoire en Bretagne", a-t-il affirmé, rappelant que cette région, historiquement défavorable au RN, connaît désormais un basculement politique.
Franck Nicolas a également abordé les sujets sociétaux, en particulier la condition des femmes, qu’il considère comme une problématique essentielle, mais qui ne doit pas être réduite à une logique de clivages idéologiques. Il a mis en avant les propositions du Rassemblement national en matière de protection des femmes, telles que la lutte contre les violences conjugales, la réduction des déserts gynécologiques et l’obtention du statut d'Affection de Longue Durée (ALD) pour les femmes atteintes d'endométriose. Il a regretté que ces propositions, pourtant cruciales, aient systématiquement été rejetées par les oppositions. Selon lui, ce rejet relève d’une posture politique contre-productive, qui nuit à l’intérêt général et illustre le "sectarisme de la gauche". Franck Nicolas a par ailleurs précisé que le programme du RN ne se limite pas aux questions de sécurité ou d'immigration, et qu'il s'intéresse à des problématiques sociales et économiques plus larges.
Sur le volet sécurité, Franck Nicolas a évoqué la situation des prisons en France, notamment les conditions d’incarcération. Il est revenu sur le programme "Numérique en détention", lancé en 2018 sous l'égide de Nicole Belloubet, visant à fournir des tablettes aux détenus pour les aider à accomplir certaines tâches administratives liées à leur incarcération. Ce programme, selon lui, a fait l’objet de détournements, certains détenus ayant réussi à pirater le système et à accéder à Internet, ce qui, à la base, était censé être impossible. Il a dénoncé les risques évidents en matière de sécurité et a questionné l’opportunité des 125 millions d’euros investis pour fournir 23 000 tablettes en prison, dans un contexte de contraintes budgétaires. En outre, Franck Nicolas a réaffirmé la position du RN en faveur de la construction de nouvelles maisons d'arrêt et de l'application de peines de courte durée pour les petits délits, face à la surpopulation carcérale qui atteint des niveaux alarmants en France.
Franck Nicolas a également abordé les questions internationales, notamment la reprise du dialogue entre les États-Unis et l’Ukraine en Arabie Saoudite, qui a eu lieu dix jours après l'altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche. Franck Nicolas a regretté que l’Europe, et en particulier la diplomatie française, soient exclues des négociations de paix. À un moment où Donald Trump semble opérer un rapprochement avec Vladimir Poutine, il estime que la position de l’UE est de plus en plus marginalisée. Il a également dénoncé l’orientation prise par l’Union européenne, qui semble s’engager sur la voie d’une "économie de guerre" pour assurer sa sécurité, face à un soutien américain de moins en moins assuré en matière de défense et de protection contre d’éventuelles agressions extérieures.
Concernant la question de la dissuasion nucléaire, Franck Nicolas a réaffirmé la position du RN : le parti rejette l’idée d’un partage de la dissuasion nucléaire française avec les autres États européens, comme l’a envisagé Emmanuel Macron, qui suggère une collaboration en ce sens avec ses partenaires européens. Le délégué du RN a insisté sur la nécessité pour la France de maintenir une politique de défense indépendante, notamment dans un contexte de tensions internationales croissantes. Enfin, Franck Nicolas a fermement réfuté l'idée selon laquelle la Russie serait en passe de livrer un conflit à grande échelle en Europe. Selon lui, la Russie, après trois ans de conflit, n'a pas réussi à envahir l'Ukraine et ne possède pas la capacité de mener une guerre plus large.